Flash Infos, le 06 janvier 2011
A lire absolument : La peur est au-dessus de nos moyens, J de Kervasdoué, Ed Plon
Economiste de la santé, professeur au CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers), auteur de Les prêcheurs de l’apocalypse (voir ForumPhyto LesInfos0704), J de Kervasdoué publie aujourd’hui « La peur est au-dessus de nos moyens (pour en finir avec le principe de précaution) » aux Editions Plon.
Voir interview et présentation de l’ouvrage dans le Figaro Magazine du 31 décembre 2010.
L’agriculture occupe une large place dans l’ouvrage.
Voir les chapitres 2 (Naturelle), 4 (Cancérigène), 5 (Ecologique).
Concernant la protection des plantes, voir en particulier :
– « Pesticide, insecticide, fongicide, les dangers d’une réglementation tatillonne » (p 28 et suivantes), qui reprend le rapport de l’OPECST (Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Technologiques) d’avril 2010 (voir ForumPhyto FlashInfos Rapport de l’OPECST)
– « Un verger conforme aux règles mais un verger… sans pommes » (p 33 et suivantes) qui reprend les conclusions de l’expérience du verger-témoin menée par l’ANPP (Association Nationale Pommes Poires) et illustre la nécessité de la protection phytosanitaire. (voir ForumPhyto BulletinLiaison0811).
– Le « menu biologique » (p 79 et suivantes) concocté par l’ACSH (American Council on Science and Health) que nous avons évoqué en tant que menu de fête dans ForumPhyto LesInfos1020 et qui démontre la vanité de la chasse aux résidus de pesticides synthétiques : L’important étant une alimentation équilibrée.
L’ensemble de l’ouvrage (y compris les parties consacrées à des sujets tels que grippe, vaccins, ondes électromagnétiques, nanotechnologies…) est accessible et intéressera des lecteurs centrés sur les questions agricoles. J de Kervasdoué montre concrètement l’importance d’un raisonnement global et « rationnel », c’est-à-dire de la prise en compte des ordres de grandeur et d’une analyse bénéfices-risques sereine.
Le principe de précaution est coûteux pour l’ensemble de la société parce qu’il détourne des ressources qui pourraient être mieux utilisées, mais surtout parce qu’il est fondamentalement « contre-productif » : en protégeant d’un danger hypothétique (voire illusoire) pour souvent créer ou amplifier un danger avéré.
Pour J de Kervasdoué, « comme la peur, le principe de précaution est tout sauf un bon conseiller. Le mépris pour les faits, les chiffres et les ordres de grandeur, accompagné d’une passion pour les discussions de principe, sont aussi enfantins que coûteux. Si la pensée magique répond aux âmes angoissées, la réalité distordue par les bons sentiments et la nostalgie d’un passé imaginaire conduisent à une société caractérisée par la dureté des relations sociales et la brutalité des relations humaines. Le principe de précaution serait interdit si on l’appliquait à lui-même, tant il est dangereux. Il faut arrêter de gérer des risques subjectifs et faire éclater cette bulle protectrice. Le principe de précaution n’est qu’une conjuration de l’incertitude et un outil aux mains de quelques groupes conservateurs qui paralysent la nécessaire analyse des risques. » (p231-232)
Pédagogique, concret, offrant une vue globale : A lire absolument.
La peur est au-dessus de nos moyens, J de Kervasdoué, Editions Plon, 19 €.