Les Infos 10-17 du 21 octobre 2010
Comment la filière satisfait la demande du client (Freshfel)
P Henri, vice-président de Freshfel, souligne le rôle clef des grossistes, exportateurs et importateurs dans la satisfaction des besoins toujours plus complexes des clients et des consommateurs finaux. En particulier, il souligne les difficultés dues à la « prolifération des standards privés », alors que les fruits et légumes placés sur le marché n’ont jamais été aussi sûrs qu’aujourd’hui : « Les programmes d’analyses de résidus montrent que les dépassements de limites maximum de résidus sont moins nombreux alors que les substances actives sont de plus en plus sûres et que les quantités de matières actives utilisées par hectare décroissent significativement. » Voir communiqué de presse de Freshfel (in English).
Homologation des produits phytosanitaires (colloque à Barcelone)
L’Institut chimique de Sarria en Catalogne organise les 32° journées des produits phytosanitaires les 26 et 27 octobre. Voir page d’accueil et programme complet (en español). La question des homologations, des usages mineurs et de la reconnaissance mutuelle dans le cadre du règlement 1107/2009 de l’UE seront au centre de la première table ronde. En Espagne, comme dans tous les pays européens, les usages orphelins sont une préoccupation majeure des producteurs de fruits et légumes.
Débat vidéo : « Agriculture : peut-on vivre sans pesticides ? » (LCP)
La Chaîne Parlementaire a organisé un débat vidéo sur ce thème avec P Collin, Confédération Paysanne, F Veillerette, MDRGF, A Herth député et C Gatignol, président de l’OPECST (Office parlementaire d’ évaluation des choix scientifiques et technologiques).
Le Grenelle de l’Environnement et le plan Ecophyto2018 commencent à se mettre en place concrètement. Le 29 avril 2010 l’OPECST rend public un rapport sur « les pesticides et la santé » qui montre que les pesticides ont aussi leur utilité et que les risques qu’ils occasionnent peuvent être maîtrisés. Certains considèrent alors que « les parlementaires sont enfumés » par les lobbies de l’ industrie agricoles…
Ce débat contradictoire est de bonne tenue. Les arguments essentiels sont échangés : agronomiques, économiques, épidémiologiques, environnementaux, …. A voir.
Les entretiens de l’Agriculture Ecologiquement Intensive (Angers, 28-29 oct)
L’association pour l’AEI (agriculture écologiquement intensive) organise des entretiens à l’ESA (Ecole supérieure d’agriculture d’Angers) sur le thème « Un modèle agricole reposant sur l’intensification écologique est-il possible et viable ? ». Il faut noter un atelier « Santé végétale: réduire le recours aux phytosanitaires de 50% sans pénaliser les rendements est-il utopique ? »
Congrès In Vivo : « Les champs du futur vision 2015 » (Référence Appro)
Tel est l’intitulé du premier congrès du réseau de coopératives In Vivo qui s’est tenu récemment à Bordeaux pour « relever le défi d’une agriculture exportatrice et respectueuse de l’environnement, et le faire savoir. » Interviewé par Référence Appro, J Macklin, responsable agrofourniture chez In Vivo, résume : « L’expérience danoise nous montre bien le danger de faire à tout prix passer l’écologie avant l’économie (…) Des conséquences qui ont d’ailleurs fait comprendre aux responsables danois qu’il valait mieux réorienter les objectifs vers des mesures d’impact ».
Un usage orphelin : « l’infarctus » de la vigne
Cet article de la Nouvelle République rend compte des difficultés des viticulteurs face aux maladies du bois de la vigne, dont « l’infarctus » (surnom donné à une forme foudroyante). Depuis l’interdiction de l’arsénite de soude, en raison de sa toxicité élevée, aucune solution n’a été trouvée. Cet usage orphelin nécessite un effort de recherche important. Et en attendant une solution, les dégâts économiques sont importants.
En général, en fruits et légumes, les usages sont orphelins pour des raisons plus prosaïquement administratives mais ont un coût tout aussi élevé.
Bonnes pratiques agronomiques : les cultures intermédiaires (Club Adalia)
La bonne gestion de l’interculture contribue à une agriculture durable. Les engrais verts, désignés aussi par le terme de culture intermédiaire piège à nitrate (Cipan) connaissent un très grand développement. Ces cultures présentent aussi de nombreux avantages pour les systèmes de production : phytosanitaires, agronomiques et environnementaux. Lire l’intégralité de l’article.
La qualité des fruits et légumes… et la protection phytosanitaire
BastaMag rend compte d’une étude britannique qui tendrait à montrer une baisse de la teneur en nutriments (vitamines, etc.) des fruits et légumes sur une longue période. Le Post (site Internet) mentionne des « chercheurs français pas franchement d’accord… ». Répondant à la question « Les méthodes d’agricultures modernes, et notamment l’utilisation de pesticides, font-elles baisser la teneur en nutriments des fruits et légumes? », S Barnat, directrice scientifique à l’Agence pour la recherche et l’information en fruits et légumes frais, répond : « Non. On peut dénigrer la chimie autant que l’on veut, mais elle répond à un besoin réel de l’homme. C’est pour pouvoir vivre de sa culture qu’il a mis en place des produits chimiques. Depuis plusieurs années, un groupe d’experts allemands compare la qualité de produits bio et celle de produits non-bio. Ses résultats sont formels: il n’y a pas de différence. »
Colloque Agriculture biologique et enjeux environnementaux (RMTDévAB)
Début octobre, le Réseau Mixte Technologique Développement de l’Agriculture Biologique (RMTDévAB), avec l’appui du Ministère de l’Environnement (MEEDDM) et du Ministère de l’Agriculture, a organisé un colloque autour des enjeux environnementaux de l’agriculture biologique. Sur la page consacrée à cette journée à la fois à la gloire de l’agriculture bio et cherchant un certain consensus avec l’agriculture conventionnelle, vous trouverez toutes les interventions, la synthèse de présentation par le RMTDévAB, etc.
Agriculture conventionnelle, bio et environnement
Le Conseil National de l’Alimentation signale une étude universitaire étudiant l’impact comparé des agricultures conventionnelle et bio sur l’environnement.
Le document conclut que l’agriculture conventionnelle, accompagnée de zones de biodiversité, est préférable à l’environnement si les rendements de l’agriculture biologique ne dépassent pas 85 % de ceux obtenus en conventionnel, ce qui est le cas général. Lire l’intégralité de l’étude (in English).
Charles Sultan, métier : semeur de peur
Sous le titre « nous sommes en guerre », le JDD donne la parole à Charles Sultan : « Ils (les pesticides) s’accumulent dans le tissu adipeux, circulent dans le sang… Ils sont capables de modifier l’expression des gènes, soit en les diminuant (ce qui peut provoquer des malformations du vagin), soit en les stimulant, causant des cancers du testicule. (…) C’est notamment sur ce thème que nous sommes en guerre avec nos autorités de tutelle. »
Comme le souligne Alerte Environnement, « Il aurait été intéressant, pour avoir une meilleure idée de qui est C. Sultan de rappeler qu’en réponse à certaines allégations du professeur , l’Institut de veille sanitaire avait mis hors de cause les pesticides en 2004 dans une étude sur l’augmentation prétendue des cas de malformations des organes génitaux externes chez l’homme (voir le site Novethic et l’article d’Agriculture et environnement de décembre 2004) »
A lire : « Vers une agriculture choisie », RE Eastes
Ce livre est une série de petits chapitres constituant des réponses aux principales idées reçues concernant l’agriculture. Par exemple : « L’agriculture menace la biodiversité », « On pourrait très bien se passer des pesticides », « On mange moins bien aujourd’hui qu’hier ». Il offre une vision globale et bien argumentée de l’agriculture. RE Eastes, agrégé de chimie, est enseignant-chercheur à l’Ecole Normale Supérieure.
Présentation du livre. Interview de R-E Eastes.
Vers une agriculture choisie, Richard-Emmanuel Eastes, Le cavalier Bleu.
A lire en BD et pour sourire : « Bio-Profiteurs » (La nouvelle bande des pieds nickelés)
Dans cette Bande Dessinée, le délire sécuritaire et la mode bobo-bio de notre société en prend pour son grade. Extraits de la critique parue sur le site Bretagne Durable : « Les Pieds Nickelés sont bien de véritables « bio-profiteurs », surfant sur la peur des maladies et l’intérêt pour le « manger plus sain ». (…) « Bio-profiteurs » est à la fois un livre qui dédramatise et fait rire, mais qui peut également faire réfléchir. » A réserver à ceux qui apprécient l’humour caractéristique des Pieds Nickelés : déjanté et pas spécialement en finesse.
La nouvelle bande des Pieds Nickelés, « Bio Profiteurs », édition « Delcourt », 32 pages.