Les Infos 11-07 du 24 avril 2011
Conséquences du nouveau règlement UE 1107/2009 (Pesticide Safety Directorate, UK)
Le PSD (Ministère de l’Agriculture britannique) fait état sur son site (Voir page dédiée in English) des conséquences au Royaume Uni de l’entrée en vigueur le 14 juin prochain du nouveau règlement 1107/2009 sur la mise en marché des produits de protection phytosanitaire qui va remplacer la directive 91/414.
La procédure d’Off-Label, déjà appliquée et connue au Royaume Uni, va se transformer en « extension d’usage » conformément à l’article 51 du règlement 1107/2009. Cette extension d’usage prévoit la possibilité pour le producteur d’utiliser, pour des « usages mineurs », un produit non encore pleinement autorisé, sous sa responsabilité en ce qui concerne l’efficacité et la phytotoxicité. Le PSD est très pragmatique dans l’application de ce nouveau règlement.
Les prochains mois seront décisifs pour aller vers une application harmonisée au niveau européen.
Le Danemark adopte un indice d’impact et abandonne l’IFT (Endure)
Dans le cadre de son programme « Croissance verte » (GrØn Vaekst), pour mesurer les progrès en matière de protection phytosanitaire, le Gouvernement danois va abandonner « l’Indice de Fréquence de Traitement » et adopter un « indice d’impact de pesticide ». Cet indice, encore en construction, prend en compte les effets sur l’environnement et la santé. Voir article d’Endure (in English, page 6).
En France également, en lieu et place de l’IFT et des objectifs de réduction en volume, la profession agricole ne peut que souhaiter l’adoption d’indices liés à l’impact de la protection phytosanitaire, et d’objectifs de réduction de ces impacts.
15 recommandations pour « soutenir les technologies vertes » (Antoine Herth)
Antoine Herth, député du Bas-Rhin, a remis son rapport intitulé « Le biocontrôle pour la protection des cultures ». Il y émet 15 recommandations pour « soutenir les technologies vertes et développer ainsi des pratiques bénéfiques pour l’environnement. Voir présentation, synthèse et rapport intégral sur le site du ministère de l’agriculture. Sur cette base, B Le Maire va proposer au Comité de suivi d’Ecophyto 12 mesures sous forme de « feuille de route biocontrôle ». Voir article de la France Agricole.
Plusieurs médias rendent compte de ce rapport sous le titre « Le biocontrôle aura-t-il raison des pesticides ? » Par exemple La Nouvelle République.
Sous le titre « La France va autoriser la commercialisation du purin d’ortie », Libération donne largement la parole à J Sabench, Confédération Paysanne, qui réduit cette décision à « de la com’ » gouvernementale.
Dans les faits, le rapport d’A Herth est dans la logique d’Ecophyto (réduction en volume de l’utilisation des pesticides) et aboutit à des propositions visant à assouplir les conditions d’homologation des produits de biocontrôle, et à les sortir du calcul de l’IFT (indice de fréquence de traitement).
Deux ONG (ClientEarth et PAN) attaquent l’EFSA (Europolitique)
ClientEarth et PAN Europe (Pesticide Action Network) attaquent l’EFSA (Agence européenne de sécurité des aliments) auprès de la cour de justice de l’Union Européenne. « Ces ONG reprochent à l’EFSA de ne pas faire preuve de transparence sur les décisions relatives à l’interprétation du droit communautaire en matière d’évaluation des pesticides, donnant ainsi des orientations permettant la mise sur le marché communautaire de pesticides utilisés en agriculture sans tenir compte des preuves de nocivité présentées par des scientifiques indépendants. » Voir article d’Europolitique (En français, in English)
Reprises par Santé-Environnement, les accusations de ces ONG s’appuie sur le rapport de Earth Open Source (in English), une autre ONG, qui pointe « le caractère « industry-friendly » des lignes de conduite [de l’EFSA]. »
On peut penser, comme le mentionne JF Narbonne, toxicologue et expert auprès de l’ANSES, dans une interview à A&E à propos de MM Robin, que l’objectif de ces ONG est « tout simplement la suppression des agences sanitaires et le transfert de l’évaluation des risques vers des lobbies associatifs privés (ce que certains appellent « l’expertise citoyenne »). » Il n’est pas sûr que la sécurité sanitaire des populations serait gagnante…
« Insecticides bio et insectes utiles : je t’aime, moi non plus » (CRA-W)
Sous ce titre, le CRA-W (centre wallon de recherches agronomiques) met en évidence le nombre insuffisant d’insecticides « d’origine naturelle à la fois efficaces et sélectifs pour les arthropodes utiles » alors que parmi les insecticides de synthèse, même si globalement beaucoup de produits ne sont pas sélectifs, il y a des produits nettement plus performants, combinant à la fois sélectivité et efficacité disponibles sur le marché.
Nitrates : de nombreux bénéfices pour la santé (Colloque)
Annoncé dans lesInfos1105, ce colloque a rassemblé de prestigieux médecins sous le patronage de l’Académie Nationale de Médecine. Tous ont souligné les bienfaits des nitrates dans l’alimentation, à l’encontre des idées reçues, lesquelles ont amené le législateur européen à instaurer des taux maximum de nitrates dans les légumes. Voir article détaillé de la France Agricole. En toute bonne logique, il lui faudrait maintenant instaurer des taux minimum… Mais politique réglementaire et logique ne font pas toujours bon ménage.
En Allemagne, le Frankfurter Rundschau rend compte également de ces avancées scientifiques.
Pulvérisation / vent : des modifications réglementaires souhaitées (La France Agricole)
L’Association Nationale Pommes Poires (ANPP) a demandé la modification de l’arrêté du 12 septembre 2006, inapplicable en l’état, en particulier en ce qui concerne la vitesse du vent. Voir article de la France Agricole.
Sécurité des aliments et communication : une préoccupation majeure (FoodNavigator.com)
La revue en ligne FoodNavigator.com fait le point en trois articles des problèmes liés à la communication en matière de sécurité des aliments. Comment les producteurs peuvent communiquer les risques potentiels aux consommateurs en protégeant leur marque en cas de rappel de produit ? Peut-on utiliser les médias sociaux (Twitter, etc.) ? Que faire quand les données ne sont pas nettes ? (All in English)
Une bactérie sur les kiwis (La dépêche et Europe 1)
Europe 1, s’appuyant sur un article de La Dépêche, explique les difficultés des producteurs confrontés à une bactérie pseudomonas sur kiwi, contre laquelle P Camani, président du Conseil Général, demande des mesures d’urgence, dont l’autorisation de 2 produits phytosanitaires. Comme quoi les médias grand public peuvent s’intéresser à la santé des plantes et comprendre la nécessité de la protection des plantes…
La faible utilisation des intrants conduit à la déforestation en Afrique de l’Ouest (IITA)
Selon cette étude (in English) de l’Institut International de l’Agriculture Tropicale (IITA), la faible utilisation des engrais (et des phytosanitaires), le doublement de la production de cacao en Guinée équatoriale a été obtenu par la déforestation, menant à une perte de biodiversité et de fortes émissions de carbone. Les chercheurs de l’IITA ont calculé que les producteurs auraient pu avoir la même production sans déforestation par l’usage de fertilisants, de produits phytosanitaires et l’amélioration des pratiques culturales.
Risques phytosanitaires émergents (Dossier de liens, B Peiffer)
Dans ce dossier (beaucoup in English), B Peiffer, animateur de la liste hygiène, a regroupé des liens, essentiellement scientifiques, concernant les risques phytosanitaires émergents. Les raisons de leur nombre croissant, les moyens de lutte, etc.
« Bio soit qui mal y pense » (A Amgar)
Sous ce titre, AAmgar dans son blog lié à la revue Process Alimentaire, invite à s’informer sur le « printemps bio » (lancé par le Ministère de l’agriculture en juin), à ne pas négliger le « manger local », rassemble quelques liens sur la comparaison nutritionnelle entre bio et conventionnel, et invite à lire Bio, fausses promesse, vrai marketing de G Rivère-Wekstein (en nous faisant l’honneur de citer ForumPhyto).
Pour sourire (jaune ?) : Tuez pas les paysans ! (Chanson, texte S Maret, musique B Letard)
Serge Maret (dit Chapuze), vendéen, fils de paysan et salarié de coopérative, a écrit cette chanson pour réagir aux « campagnes assassines » dont l’agriculture est l’objet. Voir le plaidoyer de S Maret et le texte de la chanson (avec adresse mail pour se faire adresser le fichier.mp3) sur le blog de H Pillaud, FDSEA85.
Extrait : « On entend dans les villes, Des commentaires hostiles, Des propos militants, Sur notre environn’ment. Comme quoi l’agriculteur, Horreur, serait pollueur, Qu’ avec ses pesticides, Douc’ment, il nous trucide. Pourtant ses épandages Ménagent nos paysages. (…) Ses phytosanitaires Sont souvent salutaires, Et puis, quand il le faut, Il sait produire du bio. »