Le groupe Fruits et légumes de l’Assemblée Nationale, avec l’appui du CSLFLF (Collectif Sauvons les fruits et légumes de France), organisait une réunion d’information sur les bio-agresseurs émergents en fruits et légumes. Les variations climatiques et les échanges mondialisés favorisent le déplacement des bio-agresseurs. Toutes les productions sont touchées, bios, conventionnelles ou raisonnées.
Olivier Le Gall, chercheur à l’INRA, après une perspective historique, a expliqué les déterminants des invasions : l’homme est un facteur important de ces invasions. Tous les moyens doivent être disponibles pour lutter contre ces maladies émergentes. La prévision de l’invasion d’une maladie est extrêmement difficile du fait des changements de contexte : climat, systèmes de culture, etc.
Il a enfin décrit le rôle de l’INRA et la nécessaire dimension pluridisciplinaire dans la lutte contre les bio-agresseurs émergents, incluant les aspects socio-économiques.
Concernant la protection phytosanitaire biologique comme chimique, O Le Gall a prôné la réduction des risques plutôt que la réduction des volumes utilisés.
Jean-Claude Moron a apporté son témoignage d’arboriculteur, montrant les difficultés à faire face à ces nouveaux parasites dans un contexte règlementaire restrictif. Il a rappelé que les producteurs sont engagés dans la protection intégrée depuis de nombreuses années incluant par exemple l’utilisation d’Aphelinus mali qui limite considérablement les dégâts du puceron lanigère. Cependant, il arrive comme en 2011, que les conditions climatiques favorisent plus le puceron que son prédateur et rendent nécessaire l’utilisation d’un insecticide : méthodes biologiques et chimiques sont bien complémentaires.
JF Proust, ForumPhyto, a surtout insisté sur l’importance de la formation des producteurs, des réseaux d’épidémio-surveillance et de la circulation de l’information
Sous le titre « Des mouches exotiques attaquent nos fruits et légumes« , Le Parisien a repris quelques exemples évoqués lors de la réunion : Drosophila suzukii, bactérie sur kiwi, mouche blanche en tomates. L’article évoque plus largement les producteurs qui sont « démunis » face à de nombreuses maladies des plantes.
La France agricole a titré « Des solutions pour lutter contre les maladies émergentes («Sauvons les fruits et légumes») » et écrit : « Pour appuyer la thèse sur l’augmentation des invasions biologiques, Olivier Le Gall, de l’Inra, a noté que le flux d’invertébrés en Europe était passé de dix espèces par an entre 1950 et 1975 à dix-neuf espèces par an depuis 2000, avec de forts impacts écologiques et économiques. »