Sous ce titre, sans point d’interrogation, Agrisalon reprend un communiqué de l’AFP sympathique et un peu simplificateur : « On a retrouvé la pomme d’Eve dans les montagnes kazakhes : résistante à toutes les maladies, elle permettrait d’épargner aux pommes de nos supermarchés les 35 phytosanitaires qui les rendent présentables ».
Il est vrai que l’image du paradis nous charme tous. Et les producteurs rêvent tous de cultiver des plantes « résistantes à toutes les maladies ». Mais c’est uniquement un rêve : il faut protéger les cultures, pas seulement pour rendre les pommes présentables mais aussi pour sauver une récolte, ou pour empêcher le développement de mycotoxines. Bref, il faut utiliser des phytosanitaires lorsque c’est nécessaire (et généralement bien moins que 35…)
Comme les producteurs et leurs organisations ne sont pas spécialement demeurés, ils utilisent déjà les résistances trouvées dans ces pommes du jardin d’Eden. La variété Ariane est issue d’un croisement avec l’une d’elles et montre une certaine résistance à la tavelure. Résistance que, malheureusement, la tavelure arrive parfois à vaincre.
Les pomiculteurs de l’ANPP (Association Nationale Pommes Poires) ont d’ailleurs réagi : « Plus près de nous, dans nos terroirs, les pomiculteurs français ont mis au point les “vergers écoresponsables”. Une manière de produire des pommes qui respecte les équilibres de la nature et qui cherche à être en harmonie avec elle.
“Certes, certes, la pomme originelle ne vient pas de nos terroirs mais les pomiculteurs mettent tout en œuvre pour faire de la nature leur alliée” commente Daniel Sauvaitre, arboriculteur en Charente et président de l’Association Nationale Pommes Poires. La philosophie de “Vergers écoresponsables” est développée depuis 15 ans en France. Et elle n’est pas prête de s’arrêter… Les pomiculteurs français sont eux-aussi sur les traces de la pomme originelle. »