Dans « Agriculture durable : Produire plus avec moins », PleinChamp.com rend compte des positions de Bruno Parmentier et Konrad Schreiber lors d’un débat. Guy Waksman commente dans la Gazette de l’AFIA : « Rien de bien nouveau sous le soleil, mais une réalité… Elle s’appelle le besoin de productivité. »
Konrad Schreiber, Institut de l’Agriculture Durable, refuse d’opposer bio et conventionnel : « toutes les agricultures ont des progrès à faire qu’elles soient bio ou conventionnelle » estime-t-il.
Bruno Parmentier ironise : « Avant, une coopérative donnait gratuitement le conseil et vendait les pesticides, demain il va falloir qu’elle vende le conseil et donne, en cas de rattrapage, un peu de pesticides, … » Au-delà de la stigmatisation convenue et pas forcément justifiée des « pesticides », la boutade expose clairement le problème de modèle économique (de business model diraient les anglo-saxons) auquel sont confrontés tous les acteurs du conseil technique, et pas seulement les vendeurs de phytos !
Bruno Parmentier affirme aussi : « Avant on intensifiait la chimie, maintenant il faut intensifier l’action des vers de terre, des bactéries, des champignons » ou encore : « C’est maintenant que l’agriculture commence »
Ces affirmations sous-entendent que, « avant », les producteurs ne se préoccupaient pas d’agronomie. D’où la remarque de Guy Waksman. C’est aussi le sens d’un commentaire agacé de lecteur suite à l’article de PleinChamp.com : « il y a toujours des améliorations possibles mais il faut arrêter de nous dire ce que l’on fait déjà comme favoriser le travail des vers de terres, etc. On nous prend vraiment pour des pingouins qui sont restés au moyen-âge!!! »
On ne peut qu’approuver Xavier Beulin, président de la FNSEA, lorsqu’il écrit dans la Maison des Agriculteurs : « Arrêtons de considérer les agriculteurs comme des pollueurs ou des « mal-faiseurs ». Nous sommes des gens responsables, compétents et fiers de notre métier. Entre folklore et hyper technologie, il y a la majorité des paysans français qui ne sont ni en avance, ni en retard, juste dans la société, au milieu de la société et au centre de toutes les assiettes… C’est cela l’important. »
Le progrès par la recherche, l’amélioration des connaissances biologiques, agronomiques et environnementales, la formation, les conseils, les améliorations du matériel, etc. : Tous les producteurs acquiesceront.
Mais, sauf à entretenir des clichés, pourquoi stigmatiser le « productivisme » ? L’agriculture a TOUJOURS recherché la productivité et devra toujours le faire. Aujourd’hui, les agriculteurs ont simplement plus de moyens pour l’améliorer encore tout en préservant l’environnement. Ils ne demandent qu’à être encouragés encore dans ce sens.