Sous ce titre (mais in English), NPR (Radio Publique Nationale, USA) mène l’enquête dans la vallée de Salinas en Californie, le « salad bowl » des USA : la grande région de production de salades, épinards… des USA. L’article montre la contradiction entre agir pour la sécurité de l’alimentation et protection de la vie sauvage et de l’eau.
Ces 40 dernières années, dans la Vallée de Salinas, on est passé d’une agriculture où pas un brin d’herbe ne devait dépasser à une agriculture où la biodiversité fonctionnelle commence à faire une entrée significative : dans les haies et les bandes enherbées, on plante des espèces pour attirer les auxiliaires (mangeurs de pucerons…), ce qui contribue à rétablir un peu de biodiversité.
Mais, il y a 6 ans, des épinards contaminés à l’Escherichia coli ont provoqué des morts et des malades. On dit maintenant aux producteurs de réduire les sources possibles de contamination bactérienne. Et les voilà de nouveau à « pulvériser des herbicides sur les fossés (…) boucher les mares pour éviter d’attirer les canards et les oies… (…) D’une certaine façon, c’est un succès : ces dernières années, il n’y a plus eu de toxi-infection alimentaire grave au niveau national attribuée aux légumes verts. Mais beaucoup d’environnementalistes, et même des producteurs, pense que cette campagne pour la sécurité des aliments a aussi été négligente envers l’environnement, voire inutilement destructrice »
L’article cite l’exemple de Bob Martin, producteur, qui a toujours aimé avoir des faucons et des chouettes dans les environs, parce qu’elles contribuent à éliminer des rongeurs. Mais maintenant ces oiseaux sont vus également comme une menace : « Je veux dire, il est maintenant déconseillé de mettre un nichoir à chouettes. Les gens qui s’occupent de sécurité des aliments disent, « les chouettes chient, aussi. » D’accord. Mais qu’est-ce qu’elles chient ? Elles chient les souris que vous ne voulez pas voir dans votre salade. Tout ce que nous faisons est source de conflit ! C’est comme si nous ne faisions jamais rien de bien. »
Encore une question d’analyse bénéfices/risques, qu’il faudrait que la société soit capable d’aborder sereinement…