Sous ce titre, Marc Délos et Alain Weissenberg, sur le blog Sciences et Pseudo-Sciences, dressent un historique de l’agriculture, de ses progrès et en particulier de l’enjeu que représente l’accès à l’alimentation.
Amélioration historique de la productivité
L’accès à l’alimentation est « un bien essentiel qui, paradoxalement, est devenu pour une grande part de l’humanité d’un accès si évident – du moins dans les nations occidentales bien pourvues – que la préoccupation est passée au second plan, voire oubliée. Cette révolution repose sur une formidable augmentation de la productivité en agriculture. »
La croissance de la productivité a signifié d’abord la fin de la précarité dans le monde occidental, puis une baisse des prix. « Au début du XXe siècle, la part de l’alimentation dans le budget d’un ménage parisien représentait de loin le poste principal : jusqu’à 75 % et plus du revenu d’un ménage ouvrier disposant d’un travail. Le logement, sordide bien souvent, n’en représentant que 5 % à peine. En 1950, cette part était tombée à 40 %, pour passer à 30 % en 1960 puis entre 15 et 20 % au début des années 2000. »
Le développement durable : un chemin sinueux
L’article passe en revue les facteurs d’amélioration de la productivité : amélioration variétale, fertilisants et pesticides, irrigation et drainage, mécanisation.
L’ « envers » de l’augmentation de la productivité est aussi analysé : modification des milieux et perte de biodiversité, impact de l’irrigation et du drainage, etc.
Le développement durable de l’agriculture emprunte donc « un chemin sinueux ». Le reste de l’article montre l’intelligence et la complexité croissante de l’agriculture d’aujourd’hui pour concilier les objectifs de productivité, de respect de l’environnement et de la santé humaine.
Les enjeux aujourd’hui
L’article laisse la conclusion à Claude Sultana et Jean-Louis Bernard, tous deux membres de l’Académie d’Agriculture de France qui prônent une approche intégrée :
« – Une information permanente sur le risque.
– Un recours privilégié à la prophylaxie avec des assolements et une rotation des cultures.
– Un choix judicieux des cultivars en faisant progresser la prise en compte des bio-agresseurs par la sélection (…)
– Toute mesure permettant de valoriser la faune auxiliaire, en reconnaissant la grande technicité nécessaire pour obtenir ce résultat.
– Un emploi judicieux des moyens de lutte directe, dont les moyens de lutte biologique et des produits chimiques de protection des plantes. Il est également nécessaire dans ce cas, d’assurer une diversité de méthodes et de produits, sans laquelle la durabilité de la protection est impossible. (…) Cette perspective partage en tout point les recommandations de la directive d’utilisation durable des pesticides, évoquée plus haut. On notera à chaque fois la recherche de la diversité des approches en matière de gestion des bio-agresseurs.
Les principes et les outils sont pour la plupart anciens et bien identifiés : prophylaxie, lutte mécanique et biologique lorsqu’elle est possible, primauté à la génétique et, lorsque c’est nécessaire et de façon raisonnée, recours aux pesticides. Le maître mot de la démarche est « complexité » : complexité dans les moyens qui sont opposés aux ennemis des cultures (…). »
Fin de citation
Cette conclusion est étayée par deux encadrés. L’un dressant un tableau de l’évolution de la réglementation concernant les pesticides dans les pays développés. L’autre donnant un aperçu de la lutte biologique.
L’intégralité de l’article constitue un argumentaire résumé, ferme, raisonné et équilibré en faveur de l’agronomie à l’œuvre dans l’agriculture. A lire.
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