Sous le titre complet « L’indépendance (de l’expert) : « c’est d’abord se tenir à distance des pouvoirs publics, des intérêts financiers et des engagements idéologiques. » » Olivier Godard, CNRS, dans le cadre de la Mission Agrobiosciences, signe un très bel article sur l’expertise, surtout en situation controversée. Il prend exemple sur l’affaire Séralini. Mais ce n’est bien qu’un exemple.
Quelques phrases clefs :
« Les politiques ne sont pas des scientifiques. Mais ils ont besoin de ces derniers pour établir des diagnostics, identifier des problèmes, évaluer les enjeux, repérer les actions pertinentes (…) Ils devraient s’en tenir sagement aux distinctions de rôle et ne pas se précipiter à redoubler l’affolement médiatique »
« L’indépendance de l’expertise, ce n’est pas l’absence de liens. Vouloir l’indépendance de l’expertise, ce n’est pas sélectionner comme experts des ermites coupés du monde économique et social. Ce qu’il faut viser, ce n’est pas l’indépendance des experts, pris individuellement, mais l’indépendance de l’expertise collective qui résulte de leur travail commun si ce dernier est bien organisé. Il y a pour cela une première condition. L’expertise doit être préparée et rendue en un lieu institutionnel situé à bonne distance des gestionnaires du risque, des intérêts financiers et des engagements idéologiques. Qu’elle occupe le barycentre des jeux d’intérêts, ni trop près des activistes, ni trop près de l’administration, ni trop près des intérêts industriels. Évidemment, cette première condition ne suffit pas »
« La concertation est une chose, l’expertise en est une autre. Quand on les confond, on s’expose à des déboires qui peuvent être dramatiques pour la sécurité sanitaire ou environnementale »
Il aborde également les questions d’organisation et de financement de l’expertise.
Mais rien ne vaut la lecture de l’intégralité l’article d’Olivier Godard