S’appuyant sur un article scientifique paru dans le Journal of Clinical Virology (Volume 55, Issue 4, December 2012) (in English), un communiqué de l’INSERM (institut national de la santé et de la recherche médicale), « des virus dans les cigarettes », signale que le virus de la mosaïque du tabac est retrouvé dans la salive de certains fumeurs. Et s’interroge : y-a-t-il « un impact sur la santé humaine » ?
Débat autour d’une étude de l’INSERM
Pour l’INSERM, « Pathogène pour les plantes, rien n’indique que ce virus soit dangereux pour les humains. Toutefois, certaines données laissent imaginer qu’il pourrait être capable d’infecter des cellules humaines. Il a en effet été démontré que d’autres virus de plantes peuvent pénétrer dans des cellules de mammifère. De plus, il a été établi que le matériel génétique du virus de la mosaïque du tabac peut être traduit en protéines virales dans des cellules humaines (et donc théoriquement se multiplier), lorsqu’il y est introduit par un expérimentateur. Par ailleurs, la présence dans l’organisme humain d’un virus apparenté est associée à des symptômes cliniques tels que la fièvre, des douleurs abdominales et des démangeaisons. »
Il n’en a pas fallu plus pour que cette « imagination » de l’INSERM alerte littéralement un député, H Féron, qui a attiré l’attention de la ministre des affaires sociales et de la santé…
Comme le dit la ministre dans sa réponse, « le virus de la mosaïque du tabac est connu depuis de nombreuses années. Il s’agit de l’agent responsable de la première maladie à virus observée et rapportée au 19e siècle, affectant une plante, en l’occurrence la feuille de tabac. Ce virus fait partie des très nombreux virus pouvant entrainer des maladies chez les plantes. A ce jour il est admis que les virus présentent une spécificité d’espèce, les virus pathogènes pour les plantes ne présentant pas de caractère pathogène pour les espèces animales ».
Quelques articles de journaux reprennent également cette nouvelle. Par exemple Maxisciences et Continental News.
Que des chercheurs se posent la question théorique de la possibilité d’une action virale, pourquoi pas. Qu’à cette occasion, on puisse éventuellement mieux comprendre les processus biologiques à l’œuvre, soit.
Il n’empêche que l’INSERM pourrait signaler que, au moins au stade actuel, rien, absolument rien, n’a de quoi alarmer les fumeurs… si ce n’est : nicotine, goudrons, métaux lourds, ammoniac, monoxyde de carbone,…
Les dangers des virus végétaux
Le virus de la mosaïque de tabac, ainsi que les autres virus des plantes, ont effectivement de quoi inquiéter lourdement… les agriculteurs !
Les chercheurs et expérimentateurs du monde entier cherchent les moyens de limiter la propagation de ces virus. Par exemple, la Mississipi State University (USA) consacre un article (in English) à la lutte contre le virus de la mosaïque du tabac. Le virus, très contaminant, attaque beaucoup de cultures : tomate, poivron, aubergine, …
Et les fumeurs font courir un danger réel aux plantes. Pour éviter que les virus présents sur leurs doigts puissent contaminer gravement les plantes qu’ils côtoient, manipulent, taillent, etc., il faut des mesures préventives. En particulier : désinfection des outils et des mains.
Le tabagisme est dangereux pour les humains. Lutter contre le tabagisme est un facteur indéniable de santé publique.
Le virus de la mosaïque du tabac, et les autres virus des plantes, peuvent porter gravement atteinte aux plantes, et de ce fait menacer la production alimentaire. Lutter contre la contamination des plantes par ces virus est donc une tâche importante des chercheurs, expérimentateurs et agriculteurs.
Peut-être, dans notre société, faudrait-il un peu plus de bon sens et d’agronomie. Et un peu moins « d’imagination »