Le Ministère de l’Agriculture vient d’actualiser un bulletin de santé du végétal national consacré à la protection des cultures contre les hannetons et vers blancs. Où l’on tente difficilement de de ne pas trop souligner le retard pris par l’administration en France par rapport aux autres Etats membres de l’Union Européenne…
Lire intégralement la note nationale BSV « Hannetons et vers blancs »
Cette note est très intéressante dans la description des dégâts, des espèces de hannetons, des cycles biologiques…
Mais toute la partie consacrée aux méthodes de protection des cultures met en évidence les difficultés rencontrées par les producteurs.
Comme tout BSV (bulletin de Santé du végétal), et conformément à l’esprit grenellien, cette note n’évoque aucune méthode conventionnelle, « chimique ». Elle serait de toutes façons bien en peine de le faire, puisqu’avec la disparition de beaucoup d’insecticides du sol ces dernières années, plus aucune solution conventionnelle n’est disponible pour cet usage.
La note mentionne la méthode mécanique pour réduire les populations : « Les larves sont très sensibles aux chocs, ainsi qu’à la déshydratation. Durant l’été, les vers blancs se tiennent dans la couche superficielle du sol où ils dévorent les racines. C’est à ce moment-là que le traitement mécanique semble le plus efficace. »
Elle omet de mentionner les limites d’une telle méthode. Eté, conditions sèches : Souvent, en été, il y a des cultures en place ! Et des conditions sèches, ce n’est pas partout, ni tous les ans !
Le sommet est atteint quand on parle de Beauveria bassiana. Ce champignon entomopathogène, méthode biologique efficace, est autorisé dans d’autres pays européens. Il est en essai en France depuis 2006… et toujours pas autorisé !
Le ministère écrit : « Cette méthode de lutte est largement utilisée en Suisse, Autriche, et Nord Italie avec succès (Siefried Keller, Bipesco). En France, des expérimentations sont en cours depuis 2006 en région Auvergne, Lorraine et Franche Comté. Les essais sont pluriannuels et les résultats seront exploitables une fois menés à bien tous les comptages nécessaire pour une évaluation pertinente. »
2006-2013 : 7 ans. Ça commence à faire….
Quant au conseil de mettre des nichoirs pour attirer les étourneaux sansonnets, il n’est pas sûr que les producteurs apprécient : ces espèces sont un sérieux problème en élevage (souillures des fourrages par exemple).
Bref, la note mérite lecture. Elle mériterait aussi et surtout de pouvoir être modifiée rapidement : Quand le ministère accordera enfin des solutions pour lutter efficacement contre les vers blancs, comme ailleurs dans l’Union Européenne.