Sous ce titre, à l’occasion de l’inauguration du laboratoire Goëmar Phytopolis, Libération évoque l’activité de Goëmar, PME productrice de stimulateurs des défenses naturelles (SDN) des plantes, à base d’algues.
« L’entreprise, qui a déposé une dizaine de brevets, s’est spécialisée dans les physio-activateurs qui stimulent les capacités de croissance, de résistance et la qualité de la plante, le bio-contrôle des maladies et des ravageurs et la nutrition innovante, ou comment augmenter les rendements et utiliser moins de produits à effets secondaires »
L’article souligne deux obstacles rencontrés dans l’adoption à grande échelle de ces solutions :
– Pour Libération, « la majorité des producteurs et coopératives s’en remettent prioritairement à la chimie conventionnelle ».
Cet argument a une certaine validité dans la mesure où les solutions dites alternatives, mais que l’on devrait appeler complémentaires, posent des problèmes techniques : efficacité réelle, mais parfois aléatoire, ou dépendant de nombreux facteurs difficilement maîtrisables, contraintes logistiques, technicité requise plus importante, etc. De plus et surtout, les solutions complémentaires sont, pour longtemps encore, loin de répondre à l’ensemble des besoins en matière de protection des plantes.
Cependant, tel qu’exprimé par Libération, cet argument relève principalement du cliché habituel contre l’agriculture conventionnelle : C’est oublier que la très grande majorité des producteurs ne demandent qu’à adopter des solutions qui réduisent les risques environnementaux et sanitaires et le font dès que ces solutions donnent satisfaction.
– Jean-Pierre Princen, PDG de Goëmar, souligne, quant à lui, l’obstacle règlementaire : « Il faut recommencer la procédure, longue et coûteuse, pour chaque culture et agents en Europe, quand les Etats-Unis l’utilisent sur l’ensemble des plants ». Ce point reste un problème commun à tous les produits de protection des plantes, malgré les promesses du règlement 1107/2009 de l’UE sur l’harmonisation européenne de la réglementation phytosanitaire. Il est cependant particulièrement un obstacle pour de petites sociétés qui n’ont pas forcément les moyens de développer un service réglementation à l’échelon européen, voire mondial.