Sous ce titre, Agriculture et Environnement a publié un article de fond dans son numéro 124 (abonnement nécessaire). Sur ce sujet complexe, il offre une analyse claire sur le fonctionnement du projet de CE2P et sur les enjeux politiques qui y sont liés.
A noter particulièrement :
– « Le rapport (dans lequel ces fameux CE2P sont présentés) n’a malheureusement pas été rendu public ». Selon ce rapport, les agriculteurs sont incapables de changer leurs pratiques alors que les solutions techniques existent. Ils ignoreraient « les bénéfices attendus pour eux et pour le consommateur final », et présenteraient une « aversion au risque », voire « une méfiance collective pour la mise en œuvre de pratiques nouvelles. » Idem pour les distributeurs privés comme coopératives.
– Le mécanisme proposé pour le CE2P est une véritable « usine à gaz ». Ceci est même admis d’une certaine façon par Germinal Peiro, le député PS rapporteur de la Loi d’Avenir.
– La méthode elle-même ne fait pas l’unanimité. Selon le député PS Dominique Potier, « La création d’un marché de ces certificats permettrait de racheter l’absence d’effort »
– Il n’y a pas de bon indicateur. Contrairement à l’énergie, comme l’explique Germinal Peiro, « Il n’existe pas d’unité de mesure qui permette de comparer les effets de produits phytosanitaires différents, et donc de réduire à un dénominateur commun les effets d’une réduction de leur utilisation »
– L’objectif est contestable. Les Certificats d’économie d’énergie (C2E) vise à une meilleure efficacité, parce qu’ils s’attaquent au gaspillage d’énergie. Mais le mécanisme des CE2P vise à réduire les volumes utilisés de pesticides. On est dans une logique de décroissance sans tenir compte des contraintes climatiques annuelles. Sans compter les dérives possibles : développement des importations parallèles, voire illégales, en provenance des autres pays de l’UE non soumis à un tel mécanisme
Malgré tout cela, les pouvoirs publics essaient tout de même de vendre le mécanisme aux distributeurs en leur promettant en échange de ne plus vouloir séparer conseil et vente. Un deal difficile à refuser pour les distributeurs, d’autant qu’il y a en parallèle un chantage des pouvoirs publics à des mesures plus coercitives. Vous avez dit écologie punitive ?
Pour la lecture de l’article complet, s’adresser à Agriculture et Environnement.