Sous ce titre, sur son blog consacré aux OGM, Marcel Kuntz, CNRS, montre à quel point le « concept-valise » d’agroécologie permet aux politiciens, en l’occurrence Stéphane Le Foll, « de faire de la politique quand on n’a pas de politique : chacun y mettant ce qu’il veut, on ne fâchera personne. »
Non seulement le concept est flou, mais il est censé combiner deux disciplines scientifiques (agronomie et écologie) « historiquement disjointes », tâche, « digne d’un gosplan soviétique » qui a été confiée à l’INRA. Comme le souligne M Kuntz, « Vouloir combiner, par décision ministérielle, cette « nouvelle science » […] avec des aspects socio-économiques de nature clairement différente, éminemment soumis à des interprétations idéologiques, relève au mieux d’une gageure. »
Mais la comparaison avec le système soviétique peut paraitre injuste : « Effectivement, ce dernier a été capable d’assembler des fusées et de les envoyer dans l’espace. Ici, ce qui est proposé avec l’« agro-écologie », ce sont des étages de fusées qui, en l’état, ne peuvent s’assembler. Et en plus on ne veut pas construire certains étages ! »
Pour M Kuntz l’OGM MON810 est emblématique d’une technique tout à fait compatible avec des pratiques agro-écologiques, « compatible aussi avec une lutte intégrée pour assurer la durabilité des pratiques », mais refusée par « le sectarisme de l’écologie politique et l’irresponsabilité des politiciens. »
Il aurait pu choisir aussi toutes les pratiques liées à l’amélioration des intrants (fertilisants et phytos) et de leur utilisation.
D’une certaine façon, c’est ce qu’il a fait dans son illustration : « l’agriculture a besoin de toutes ses roues » !