Pas facile aujourd’hui de parler de la firme Monsanto sans susciter des réactions épidermiques. Pour nombre d’organisations environnementalistes, Monsanto est tout simplement le diable. « Vade retro Monsanto » lancent-ils.
A force de répétition, nombre d’idées reçues sur Monsanto sont acceptées comme des vérités par le grand public.
Il faut dire que Monsanto est resté des années impassible devant l’hostilité montante des ONG à ses OGM et à son désherbant phare : le Roundup (à base de glyphosate). Le succès technique et commercial leur donnait sans doute l’impression d’être intouchable.
Aujourd’hui la firme Monsanto essaie de rattraper le retard en jouant la transparence : visite de l’usine dans le Missouri (USA), présence sur les réseaux sociaux, informations sur son site internet…
Une idée reçue très fréquente fait de Monsanto l’inventeur et l’unique fournisseur de l’agent orange utilisé par l’armée américaine lors de la guerre du Vietnam. Dans une page intitulée « Agent orange : arrière-plan de l’implication de Monsanto », Monsanto explique avoir effectivement été une des 9 firmes à avoir fourni l’agent orange, un mélange de deux herbicides communs à l’époque, à l’armée américaine. « Le gouvernement américain avait établi les spécifications pour la fabrication de l’agent orange et décidait quand, où et comment employer l’agent orange. L’agent orange a été uniquement fabriqué pour, et utilisé par, le gouvernement américain ».
Monsanto replace également cette utilisation dans le contexte de la guerre au Vietnam à une époque où, qui plus est, les préoccupations environnementales et sanitaires n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui.
« Mythes et faits » (in English) est la partie du site de Monsanto qui veut répondre à beaucoup d’autres idées reçues. Une version française reprend une partie de l’argumentaire de la firme.
Le débat autour des OGM et des pesticides est aujourd’hui très « émotionnel ». Lire les arguments de toutes les parties, y compris des firmes, peut aider à se faire une idée un peu plus rationnelle. En tout cas moins manichéenne.
Monsanto, comme les autres firmes phytosanitaires, comme toutes les autres firmes internationales, n’est sûrement pas un saint. Ce n’est pas non plus le diable !