Sous le titre « Polar : le tueur involontaire d’abeilles se rend » (in English), Bob the beekeeper, un apiculteur professionnel et bloggeur américain, raconte une histoire vraie et porteuse de leçon. Traduction résumée de son article.
En juin 2014, sur son blog (in English), Dena Rash Guzman, citoyenne de l’Oregon (USA), apicultrice amatrice, accusait les néonicotinoïdes d’être responsables de la mort de ses abeilles. L’affaire a été immédiatement reprise par Beyond Pesticides (« au-delà des pesticides »), un groupe militant anti-pesticides qui déclare le 25 juin : « La mortalité d’abeilles constatée dans l’Oregon est due à l’utilisation de néonicotinoïdes et les preuves scientifiques grandissantes nécessitent une réponse urgente : le retrait du marché de ces produits chimiques »
Mais un mois après, Paul Andersen, président de l’association des apiculteurs de l’Oregon, déclare dans le Statesman Journal (in English) : « Nous ne sommes toujours sûrs de rien dans cette affaire. » Les activistes continuent toutefois d’accuser les pesticides et demandent toujours l’interdiction des néonicotinoïdes.
Le 12 août 2014, sous le titre « le manque de nourriture est la cause de la mort des abeilles selon un expert », Capital Press, un hebdomadaire professionnel agricole, revient en détail sur l’affaire. Aucun résidu de pesticide n’a été trouvé dans les analyses commandées par le ministère de l’agriculture de l’Oregon. L’examen des abeilles mortes a révélé une infestation « moyenne » par le varroa et nosema, qui ne peut expliquer à elle seule la mortalité.
Les autorités ne se sont pas prononcées sur l’origine de la mort des abeilles. Mais Harry Vanderpool, apiculteur professionnel, qui a été consulté lors de l’enquête, est plus tranché. Selon lui, les amateurs ne savaient pas ce qu’ils faisaient et « ont sorti le chiffon rouge des pesticides » à la mort de leurs abeilles. Mais, en fait, toute nouvelle ruche doit être nourrie avec un gallon de sirop de sucre par semaine le premier mois. Au lieu de cela « il n’y avait pas une goutte de nourriture, dans aucune des ruches ». « Pas la peine de déranger la Division Pesticides (du ministère) quand elles meurent. C’est une erreur de l’apiculteur, c’est uniquement cela, à 100% »
Les abeilles nécessitent du travail et de la vigilance, déclare-t-il, et les candidats apiculteurs amateurs devraient consulter l’association des apiculteurs de l’Oregon pour des conseils et des avis.
Vanderpool est un représentant local de cette association reconnue par les autorités. Il est professionnel depuis 24 ans et possède 420 ruches.
L’Oregon a connu des mortalités d’abeilles dues à la pulvérisation de néonicotinoïdes. A la fin juin, le ministère a interdit certains usages.
Conclusion de Bob the beekeeper : « nourrissez les abeilles »
Notre conclusion : il arrive qu’il y ait des mortalités d’abeilles dues à l’utilisation de néonicotinoïdes dans des circonstances particulières. Il est donc logique d’interdire certains de leurs usages, par exemple pendant la floraison.
Mais il serait utile que les apiculteurs cessent de prendre les pesticides comme des boucs- émissaires…