« Tout sauf les pesticides » : tel est le leitmotiv des médias, surtout environnementalistes, et des réseaux sociaux quand il s’agit de protection des plantes ; Quitte à tomber dans le non-prouvé, le marginal, voire le loufoque ou le sectaire.
Ainsi en est-il de l’utilisation de la musique pour les plantes, prônée et vendue au prix fort par Joël Sternheimer, « docteur en physique théorique »et surtout ancien chanteur sous le pseudonyme d’ « Evariste ». Pour appâter le client, la génodique se présente comme la « science » capable de piloter l’activation des gènes en jouant sur les fréquences sonores émises.
Les résultats annoncés sont aussi pharamineux qu’irréalistes. Il s’agit d’une « science » qui n’a de science que le nom : pas de mécanisme explicatif crédible et précis, pas de résultat prouvé dans des conditions contrôlées. Bref une « pseudo-science » (Voir l’article de Wikipédia).
Quelques exemples d’articles encensant la méthode :
« Ils abandonnent les pesticides pour soigner leurs cultures… en musique ! » (Bioalaune)
« Ces paysans français soignent leurs champs en musique » (Terra-Eco)
« Libournais : ils abandonnent les pesticides pour soigner la vigne en musique » (Sud Ouest)
« Quand la musique adoucit la vigne » (TF1)
Les journalistes ont-ils pu vérifier la réalité des résultats ? Ont-ils pu vérifier que le viticulteur en biodynamie n’appliquait aucun pesticide bio (cuivre, soufre, etc.) ?
Il n’y a pratiquement aucune mise à distance critique dans ces articles. De simples affirmations et/ou témoignages non vérifiables.
Si les producteurs avaient réellement les moyens de protéger leurs plantes, si la question des usages orphelins (voir ici) était résolue, il y aurait de quoi sourire.
Que des agriculteurs individuels se laissent persuader de ce genre de théorie est une chose. A noter d’ailleurs que le portrait-type de l’agriculteur sensible aux charmes de la génodique est un viticulteur en biodynamie.
Mais que des journalistes, censés faire un minimum de travail d’enquête, la relaient sans distance en est une autre.
Les articles affirment qu’« ils abandonnent les pesticides pour soigner leurs plantes en musique » : Ils les abandonnent ? réellement ? Chiche !
Pour aller plus loin : « Pour sourire jaune : Faut-il jouer du pipeau aux plantes ? »