Début 2014, des organisations environnementalistes américaines accusaient l’EPA (Agence de l’Environnement) et l’USDA (ministère US de l’agriculture) d’avoir sous-estimé les méfaits des néonicotinoïdes.
En juin 2014, Barack Obama, pour répondre à ces préoccupations a chargé une « task force » de définir les causes du déclin des insectes pollinisateurs et les moyens de l’enrayer.
Pour commencer, la task force a alors posé la question suivante au Center for Regulatory Effectiveness (CRE, Organisation Fédérale de surveillance des Agences et d’expertise scientifique) : « Est-ce le varroa destructor ou les néonicotinoïdes qui sont responsables du déclin des abeilles ? »
Le CRE a publié sa réponse le 24 septembre 2014. La conclusion en est claire :
« Après avoir examiné les recherches, leurs résultats et les prises de position d’agences scientifiques et réglementaires gouvernementales, y compris l’USDA, l’US EPA, l’Autorité Australienne des Pesticides et Médicaments Vétérinaires (APVMA), l’Organisation de recherche scientifique et industrielle du Commonwealth, le Ministère néo-zélandais pour les industries du secteur primaire, le DEFRA (ministère de l’agriculture du Royaume-Uni) et l’Agence UK de recherche sur l’alimentation et l’environnement, nous pouvons maintenant répondre à la question. La réponse est que le coupable-clef du déclin des abeilles est le varroa destructor.
L’état de la science permet d’affirmer clairement :
(1) Le varroa destructor est, de très loin, la plus grande menace (« greatest threat ») pour la santé des abeilles, et
(2) Les néonicotinoides lorsqu’ils sont utilisés selon les exigences de la réglementation ne présente qu’une menace très secondaire (« little threat ») pour les abeilles »
Lire l’intégralité du rapport (in English)
Le préjugé contre les néonicotinoïdes est tellement fort qu’il est probable que, dans les médias environnementalistes, ce rapport va soit être passé sous silence soit dénigré.
Certes les insecticides doivent être employés avec prudence. Les néonicotinoïdes comme les autres. De plus, ce rapport n’évoque que la question des abeilles, pas celle des autres pollinisateurs. Il n’évoque pas non plus les autres questions relatives à la santé des abeilles : nourritures, autres parasites et maladies, aspects génétiques, etc. La « task force » des USA a encore du travail.
Il est pourtant important de comprendre toute la portée de ce rapport dès aujourd’hui, même s’il n’aborde pas tous ces points : Il serait temps que les néonicotinoïdes cessent d’être les boucs émissaires de certains apiculteurs et des organisations environnementalistes.