Le Centre International de recherche sur le Cancer (CIRC, IARC in English), organisation liée à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS, WHO in English) a classé le glyphosate, et quatre autres pesticides, comme cancérigènes « possibles » ou « probables » pour l’homme. Qu’en est-il ?
Voir communiqué du IARC (in English).
Les médias et les réseaux sociaux font grand bruit de ce classement. Certaines ONG crient victoire et en profitent pour demander l’interdiction immédiate du Roundup, dont la matière active est le glyphosate. Voir par exemple Santé et Environnement et Générations Futures.
La presse professionnelle se fait également l’écho de cet avis du CIRC, mais de façon plus équilibrée. Voir par exemple Plein Champ et La France Agricole.
Voir également la réponse de Monsanto (in English, en français et En español sur la même page).
En fait, ce classement n’est pas le résultat de nouvelles études, mais fait suite à une nouvelle interprétation d’études épidémiologiques existantes. Une telle méthode est reconnue, y compris par le CIRC, comme pouvant donner de faux positifs (c’est-à-dire une association factice entre exposition et survenue du cancer).
De nombreux scientifiques trouvent que « les preuves avancées par l’IARC sont bien minces » et que le lien est difficile à établir. Voir par exemple article de Science Media Centre (in English).
L’avis du CIRC ne tient pas compte de nombreuses études scientifiques récentes.
Et il est, enfin et surtout, contraire aux conclusions du BfR (agence allemande de sécurité sanitaire) qui a publié un avis en 2014 (in English), dans le cadre la ré-inscription du glyphosate dans l’Union Européenne.
Une ampleur médiatique démesurée
L’ampleur médiatique donnée à ce débat montre la sensibilité de l’opinion publique à la question des pesticides, spécialement quand c’est l’occasion pour certains de se trouver confortés dans leur haine irrationnelle de Monsanto, assimilé au diable. On peut s’interroger sur la pertinence de tout ceci :
D’une part le CIRC a déjà émis des avis, honorables certes, mais discutables, avançant, par exemple, le caractère cancérigène possible du café ou des ondes des portables.
D’autre part et surtout, écarter toutes les substances cancérigènes de notre environnement et de notre alimentation, est tout bonnement impossible. Nous mangeons quotidiennement 1,5 g de substances cancérigènes naturellement présentes dans notre alimentation. Voir ici.
Plutôt que de développer une paranoiä contre-productive, notre société ferait mieux de se préoccuper des véritables causes du cancer : surtout tabac et déséquilibres alimentaires. Un peu de rationnel ne ferait pas de mal…
Précision : Il ne s’agit pas, pour nous, de « défendre » Monsanto et/ou ses produits. Il s’agit de défendre le principe de l’analyse bénéfices/risques à propos de la protection phytosanitaire.
Addendum au 25 mars : le gouvernement français résiste à la pression environnementaliste pour l’interdiction du glyphosate. Voir article de la France Agricole.