Le 09 mars 2015, Sud-Ouest titre « Charente et Charente-Maritime : c’est l’hécatombe dans les ruches d’abeilles » et donne la parole à deux apicultrices pour qui l’hécatombe apicole n’a qu’une seule cause : « un effet d’accumulation des pesticides », spécialement les néonicotinoïdes. Bernard Breuil, apiculteur professionnel, donne un tout autre point de vue dans la gazette Du côté du Web et de l’informatique de Guy Waksman.
Voir le texte de Bernard Breuil extrait de la gazette du 26 mars 2015.
Il constate que les apicultrices en question ont refusé la visite du GDSA[1] et n’ont pas suivi les procédures de déclaration d’incident, préférant la publicité des médias.
Il invite surtout à « ne pas occulter non plus les fautes commises au nom de l’apiculture moderne. », et à voir la question plus globalement dans l’évolution de l’apiculture : difficile lutte contre le varroa et autres parasites émergents, modification des pratiques apicoles, nouvelles souches d’abeilles plus productives et plus fragiles…
Et il conclut de façon un peu plus sarcastique : « Et pour finir, c’est la faute aux autres, ces Dames sont bien sûr hors cause : ce n’est pas moi, c’est l’autre. Vous pensez peut être que allons pleurer Mesdames ?, NON. Un apiculteur digne de ce nom qui perd 50% de ses ruches en hiver a toujours le même nombre de colonies à la sortie de l’hiver, voire même un peu plus. Ces apiculteurs qui produisent plus de 85 % du miel français sont des apiculteurs professionnels, pas des pleurnicheurs. Ils font avec et ont la parade pour conserver le même nombre de ruches chaque hiver : c’est onéreux mais ils le font. Pour 2016, combien voulez-vous d’essaims et en prime des abeilles françaises, pas d’importation ? […] [Citant Jean Jaurès], Il n’y a pas de vin naturel ; il n’y a pas de froment naturel. Le pain et le vin sont un produit du génie de l’homme. La nature elle-même est un merveilleux artifice humain. L’union de la terre et du soleil n’eût pas suffi à engendrer le blé. Il y a l’intervention de l’homme, de sa pensée inquiète et de sa volonté patiente. […] Que la science soit près du moissonneur. »
Malheureusement facilement audible, la simplification est souvent mauvaise conseillère. L’apiculture et la santé des abeilles sont des questions qui méritent mieux.