Sous ce titre, Wackes Seppi publie sur son blog sa réponse à la consultation publique sur le plan Ecophyto2. C’est une analyse détaillée et claire. A ne pas manquer.
Seppi retrace d’abord la genèse d’Ecophyto : un marchandage du pouvoir précédent avec la mouvance écologiste.
Le principal de sa critique concerne l’objectif de réduction de l’utilisation : « L’objectif chiffré de réduction, de surcroît adossé à un indicateur sans pertinence, a été un non-sens. Il le reste, même s’il est maintenant découpé en deux étapes. Pire, cet objectif nourrit la paranoïa anti-pesticides et dessert les intérêts bien compris de la Nation. »
Pour Seppi, le plan Ecophyto met en danger notre souveraineté alimentaire alors même que « Il ne devrait pas être nécessaire d’expliquer à une administration de l’agriculture que l’histoire récente de l’agriculture se caractérise par une réduction de l’emploi de produits phytosanitaires, l’élimination des produits les plus préoccupants (et même de ceux qui, théoriquement préoccupants, pouvaient être utilisés sans grand risque en respectant les bonnes pratiques), un perfectionnement des matériels, une amélioration des connaissances théoriques et pratiques, une mise à disposition d’outils d’aide à la décision, une meilleure information des utilisateurs. »
Le plan Ecophyto ne contient aucun volet « pédagogie » qui serait pourtant important. Le terme « santé publique » n’y apparait qu’une seule fois de manière fonctionnelle. Or, soutient Seppi, « réduire l’emploi de produits phytopharmaceutiques, c’est, sauf à trouver une alternative aussi performante, augmenter les risques pour la santé publique causés par des parasites, maladies et adventices. Lire, par exemple : mycotoxines, ergot, datura. Mais l’approche choisie – qui constitue en fait un objectif gouvernemental pour les dix années à venir – consiste en dernière analyse à sacrifier la santé publique à l’hystérie hypocondriaque et au calcul politique. Il faut par exemple réduire le risque – quasi inexistant – des résidus de pesticides dans les pommes quitte à augmenter le risque – réel même dans les conditions actuelles – de la patuline… »
Pour conclure, Seppi en appelle au réalisme. Par exemple :
– Adopter des indicateurs d’impact tels que l’EIQ (Environmental Impact Quotient) (qu’il décrit concrètement).
– Ou encore « revenir sur des décisions et législations inopportunes sinon stupides (combien de salles des fêtes devront-elles être incendiées, comme à Voujeaucourt (Doubs), par désherbage thermique avant de revenir sur la loi Labbé ?) »
La lecture de l’intégralité de l’article vaut la peine.
Pour aller plus loin :
Dans le même esprit, Daniel Sauvaitre, président de l’ANPP (producteurs de pommes) avait déjà dénoncé les CEPP, une des pièces maîtresses d’Ecophyto2 en ces termes : « « La « servitude volontaire » qui caractérise la construction des interdépendances de notre société à l’Etat, l’abandon de la liberté, conduit le pays à la catastrophe quand le dirigeant politique fixe un mauvais cap. » Nous en avions rendu compte ici sur ForumPhyto.
Voir également « Pétition « Appel pour un plan Ecophyto 2 pragmatique » (Conseil de l’Agriculture Française) »