Christophe Bouchet, sur son blog CulturAgriculture, entame une série sur les pesticides et la protection des plantes. Des articles de fond, équilibrés et clairs. A lire.
L’article « Qu’est-ce qu’un pesticide » (en français, in English, en español) est consacré à la définition et à l’utilité des pesticides. Car, pour l’agriculteur, la réalité est dure : les ennemis des plantes sont nombreux. Mais c’est la réalité.
« Les plantes, comme tous les organismes vivants, subissent des agressions qui affectent leur santé. Elles sont soumises à la pluie, au vent, au soleil, à la chaleur, et les conditions qui les entourent peuvent favoriser le développement de certains parasites ou maladies. Les pesticides sont simplement des médicaments destinés à les soigner. Vous pouvez aussi le voir à l’envers, et ça vous ouvrira aussi des horizons différents : les médicaments ne sont pas autre chose que des pesticides destinés aux humains. Et plus encore, une large majorité des pesticides destinés aux humains sont des pesticides chimiques. »
L’article « Aide-mémoire » (en français, in English, en español) est un utile rappel historique. Car, comme l’écrit C Bouchet : « la mémoire humaine a un champ de vision arrière extrêmement limité. J’en veux pour preuve le mouvement actuel contre la vaccination.
[…] il ne faudrait pas oublier qu’un effet secondaire, pour désagréable qu’il soit, est avant tout secondaire. […] Il est facile de dire que les vaccins ne servent à rien quand (presque) tout le monde autour est vacciné et que les maladies contre lesquelles on se vaccine ont effectivement disparu de notre environnement habituel. […] La situation actuelle des pesticides dans les pays industrialisés est à mon avis comparable à celle des vaccins par beaucoup d’aspects. En effet, pourquoi veut-on supprimer les pesticides? Parce que trop de gens ont la mémoire trop courte. […] je constate que les opposants, tant aux vaccins qu’aux pesticides, sont le plus souvent des citadins, embourgeoisés, confortablement installés à l’abri de la faim et des épidémies. Ils ont un accès très facile à l’eau potable, ils choisissent leur alimentation et aiment varier, c’est tellement plus agréable ! Ils s’opposent aux pesticides d’un point de vue idéologique ou philosophique, tout en refusant de voir que leur utilisation répond avant tout à une nécessité, et que leur interdiction pourrait entrainer de graves problèmes. Lorsque l’idéologie rend aveugle… »
C Bouchet développe ensuite brièvement et concrètement quelques exemples : Le criquet pèlerin, l’ergot du seigle, le mildiou de la pomme de terre, les grandes famines de l’histoire, les myctoxines.
Sa conclusion : « J’espère juste, par cet article, vous faire comprendre que la chimie et les pesticides sont des bienfaits. Il y a des risques et des inconvénients? Tout le monde en est conscient. Mais la chimie nous apporte de grandes choses au quotidien, dont nous ne nous rendons même plus compte.
Laissez les choses évoluer. Si vous voulez qu’elles aillent plus vite, faite pression pour cela. Mais n’exigez pas des mesures draconiennes sans en connaitre les conséquences.
Nos acquis actuels restent fragiles, et des décisions excessives pourraient nous conduire à des retours en arrières graves de conséquences. »
Nous ne pouvons qu’approuver.