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Les abeilles disparaissent… Vraiment ? (suite)

14 août 2015

Dans cet article, nous avions évoqué les statistiques publiées par les autorités US et canadiennes et par la FAO, qui montrent que les populations d’abeilles domestiques (le nombre de ruches), sont plutôt à l’augmentation qu’à la diminution, contrairement à ce qui est généralement admis.

Même s’il faut rester prudent (biais statistiques, quid des abeilles sauvages, etc.), ces statistiques montrent clairement que la situation est plus complexe qu’il n’y parait.

D’autres articles évoquent ces statistiques, avec des interprétations variées qui confirment le point de vue que nous exprimions.

Sous le titre « L’apocalypse des abeilles moins grave que prévu ? », Atlantico.fr interviewe François Lasserre, naturaliste et amoureux des insectes, pour qui « Tout ce que l’on entend sur les abeilles est totalement anthropocentré puisqu’il ne s’agit que des abeilles domestiques. ». Il est curieux de noter que, bien que partant du constat que « le nombre de colonies d’abeilles domestiques est en progression notamment aux Etats-Unis », les questions comme les réponses restent centrées sur « la mort des abeilles ».
Mais F Lasserre insiste à juste titre sur la diversité végétale pour préserver les populations de pollinisateurs, les abeilles et les autres : « Ou que l’on aille, on n’offre pas la place au spontané, au sauvage, surtout en France. Dès que des champs ne sont pas cultivés, on parle de jachère, de friche, de terrain vague. […] En revanche, les insectes, la nature, les oiseaux, eux adorent le spontané. […] Dans une prairie sauvage, il y a de nombreux nectars de variétés différentes. Les insectes, comme les hommes, s’ils mangent toujours la même chose, vont être en carence. Il leur faut une variété de propositions et d’offres de variétés de fleurs. Pour l’ensemble des insectes et de la faune, c’est primordial. »

Sous le titre « Chroniques du mythe de la « beepocalypse »[1] : dissection des affirmations sur la disparition des pollinisateurs » (in English), Genetic Literacy, un site scientifique pro-OGM, détaille des facteurs qui influent sur les populations d’abeilles domestiques : pertes de ruches hivernales et parasites.
Il n’évoque ni la question de l’alimentation, ni celle de la biodiversité végétale.
Il montre qu’en conditions réelles, au champ, il n’y a pas de surmortalité des abeilles dues aux néonicotinoïdes.
L’article analyse également l’activité militante, principalement en Europe, qui a construit une narration autour de la beepocalypse. Il dénonce surtout l’opération de l’UICN de 2014 contre les néonicotinoïdes. A ce propos, voir ici et ici sur ForumPhyto.
Dans une dernière partie, il soutient que « les abeilles sauvages semblent en bonne santé, mais [que] cela devrait faire l’objet d’une surveillance car les preuves solides manquent »

[1] Beepocalypse est le résultat d’un jeu de mot en anglais. Bee pour abeilles. Bee-pocalypse est l’apocalypse concernant les abeilles. Comme s’il y avait l’A-pocalypse, et la B-pocalypse (B se prononçant comme bee).

1508FaoNbRuchesMonde1961-2011