Fin juillet, Xylella fastidiosa, « la bactérie tueuse d’oliviers » a fait son apparition en Corse. Voir ici sur ForumPhyto. Les pouvoirs publics, les scientifiques et les corses restent mobilisés. Un point de la situation.
La bactérie a été trouvée en Corse sur des « polygales à feuille de myrte », un des végétaux d’ornement à la mode en Corse plantés depuis longtemps. La souche de bactérie trouvée en Corse (souche multiplex) est différente de celle (souche pauca) des Pouilles en Italie.
Ce sont des informations plutôt rassurantes. Nous ne sommes pas en présence de la catastrophe imminente et rapide annoncée. Il est bien entendu indispensable que tout le monde reste mobilisé. Mais le travail peut s’effectuer dans des conditions plus sereines.
Les services de l’Etat de Corse ont publié un point de situation au 10 aout 2015. Des experts doivent rendre leur rapport fin aout. Il permettra d’affiner les mesures proportionnées à prendre.
En attendant, des mesures conservatoires sont prises : par exemple, destruction, dans un rayon de 100 m autour des végétaux infectés, de l’ensemble des végétaux appartenant au genre polygala et ceux présentant des symptômes douteux. Ou encore contrôle serré des végétaux à l’entrée en Corse avec interdiction d’introduction de 200 espèces sensibles à la bactérie.
Dans « Xylella fastidiosa : « ne pas baisser la garde » », Corse Matin évoque également la possibilité d’un classement des polygales à feuille de myrte comme végétal nuisible. Mais il existe des variétés « qui font partie de la flore indigène de l’île », prévient le Conservatoire Botanique national de Corse.
L’Association France-Corse, sous le titre « Pas que la Xylella qui soit Fastidiosa », ironise à juste titre sur la nécessité pour certains de crier inquiétude et angoisse : les en priver, « c’est pire que leur couper la langue. »
Dans les médias, depuis fin juillet, « le vacarme a fait place au bruit, le bruit au murmure, et le murmure au silence . Est-ce dû aux vacances ou à un éclair, aussi soudain que surprenant, de lucidité ? […] Il n’est pas interdit de rêver. Mais le réveil risque d’être rude. »
Ne pas baisser la garde et ne pas tomber dans l’alarmisme : l’équilibre n’est pas facile à trouver.