Tel est le titre de cette vidéo d’une conférence donnée par Jean-Marc Meynard, INRA, lors d’un des mercredis du Pavillon de la France à l’exposition internationale de Milan. Ecophyto-correct, mais intéressant…
Un discours Ecophyto-correct…
Jean-Marc Meynard a un discours complètement conforme à la position des pouvoirs publics français qui prônent la réduction des volumes de pesticides utilisés. Le fait que la France et le Danemark soient les seuls pays à appliquer de cette façon la directive « utilisation durable des pesticides » (directive 2009/128) ne le trouble absolument pas.
Pour JM Meynard, comme pour les pouvoirs publics au travers du plan Ecophyto, quelle que soit l’utilisation que l’on fait des pesticides, il faut la réduire de 50%, sans même mesurer l’impact environnemental et/ou sanitaire. Seuls quelques produits, ceux du « NODU vert », vertueux par principe, échappent au couperet.
Il ne parle donc jamais des mesures pouvant être prises pour réduire les impacts et les risques, ni des progrès importants en matière de substances, de matériel, etc.
Pour mieux justifier la politique actuelle, il caricature le passé où, selon lui, on pulvérisait sans compter. Il va même jusqu’à dire : « On a mis au point une conduite du blé qui, pour maximiser la production, accroissait délibérément (sic!) la dépendance aux pesticides. Et c’est toujours dans ce système-là qu’on est, même si, aujourd’hui, on en met un peu moins qu’avant parce qu’on a appris à raisonner les pesticides »
…Mais des points intéressants
Jean-Marc Meynard a cependant un discours modéré par sa connaissance du dossier protection des plantes.
– Il montre la nécessité de lutter contre les bioagresseurs des plantes, et l’utilité des pesticides « Depuis que l’agriculture existe, il faut contrôler les pertes » dues aux mauvaises herbes, champignons, insectes…
– Il affirme clairement qu’on ne peut pas se passer des pesticides « aujourd’hui ».
– Il souligne également les progrès des méthodes alternatives variétés résistances, désherbage mécanique, lutte biologique, … mais aussi leurs limites :
– Point particulièrement important, il démontre en quoi l’évolution de l’agriculture n’est pas une question d’idéologie, ou de choix individuel. L’agriculteur ne peut pas raisonner en dehors d’un système, d’un cadre économique, etc.
Au total, cette vidéo mérite l’attention de tous ceux qui s’intéressent au débat sociétal sur la protection des plantes.