Sous ce titre, Wackes Seppi sur Contrepoints.org, traduit un article (in English) paru sur Genetic Literacy Project, un site universitaire US pro-biotechnologie, s’appuyant sur un article scientifique (in English) paru dans Nature communications.
Au lieu de disparaître, les abeilles domestiques semblent plutôt prospérer. Voir ici et ici. Les environnementalistes trouvent alors un nouveau motif d’inquiétude : la disparition des abeilles sauvages.
Comme l’écrit W Seppi, « Ce récit transfiguré offre également à ses marchands un avantage idéologique unique : il n’y a pas de chiffres fiables sur les populations d’hyménoptères sauvages ; toute allégation de danger imminent peut donc résister à l’épreuve des faits. »
L’étude scientifique mentionnée permet d’avoir des premiers éléments sur les populations d’hyménoptères sauvages. Or elle « a montré que dans 99,7% des cas, les hyménoptères sauvages qui entrent en contact avec les cultures (et les néonics) ne sont pas en déclin. »
Il y a des évolutions de population, quelquefois préoccupantes, mais elles sont avant tout la conséquence de modifications plus générales : « Dans de nombreux cas, une espèce particulière fait face à des moments difficiles parce qu’elle est poussée hors de son habitat préféré par des changements d’affectation des terres. Si un nouvel ensemble de logements se construit et évince un type particulier de bourdons de son habitat, une autre espèce pourrait prendre sa place. Cela n’a rien à voir avec les produits chimiques pulvérisés sur les cultures qu’ils ne visitent pas. […] Les modifications de l’environnement affectent différemment les espèces, créant des « perdants » qui déclinent avec l’augmentation de l’activité humaine, mais aussi des « gagnants» qui se développent dans les environnements modifiés par l’homme. […] Ainsi, l’existence d’une crise généralisée de déclin des pollinisateurs, comme cela est souvent dépeint dans les médias et ailleurs, repose sur des données taxonomiques ou géographiques de portée limitée. »
Avoir des pratiques responsables d’utilisation des insecticides reste primordial. Mais accuser à tort et à travers les insecticides, et en particulier les néonicotinoïdes ne sert à rien. En détournant l’attention des enjeux réels (aménagement paysager, parcellaire, diversification de la flore,…), cela pourrait même nuire gravement aux populations de pollinisateurs.