Sous ce titre, Yann Kindo, militant résolument à gauche comme le nom de son blog La faucille et le labo l’indique, et peu suspect de connivence avec les horribles industries chimiques, signe un papier insolent, provocateur et ironique, mais aussi profondément argumenté « sur la montée d’une forme d’hystérie anti-pesticides, dernier avatar de la pensée dominante bobobio ».
Son billet est centré sur deux sujets :
– Les rumeurs autour des causes de malformations de nouveaux-nés en Amérique Latine. Des rumeurs initialement colportées en France par Paris-Match.
– L’incroyable manipulation des chiffres opérée par Elise Lucet et son équipe dans leur émission sur les pesticides. Pour de plus amples informations, consulter les articles de ForumPhyto…
Quelques extraits pour vous mettre en appétit :
Son introduction : « Oui, je sais, c’est pas génial, comme titre.
Au début, je voulais intituler ce billet :
« Pour un usage raisonné des pesticides sur la base d’une stricte évaluation du rapport bénéfices/risques de leur emploi ciblé, dans une perspective systémique qui englobe les différents enjeux de la question, aussi bien agronomiques que sanitaires, en se méfiant tout autant des intérêts financiers que des aveuglements idéologiques»
, mais j’ai trouvé que journalistiquement parlant, ça le faisait pas, et je me suis dit que pour attirer l’attention, rien ne valait la méthode Cash Investigation consistant à dépeindre les choses avec un bazooka en guise de plume. Et aussi, dans le climat actuel de complète hystérie anti-pesticides, un truc court qui prend le contre-pied absolu quitte à n’avoir pas beaucoup plus de sens, ça aura au moins le mérite de choquer un peu, pour éventuellement commencer à faire réfléchir, sait-on jamais…. »
Sa conclusion : « C’est dingue la manière dont les pesticides sont devenus la nouvelle phobie du moment, au point que l’on peut entendre des gens qui se veulent sérieux réclamer une « agriculture sans pesticides ». On a donc trouvé plus radical et plus irresponsable que le bio, qui lui autorise l’utilisation de pesticides à condition qu’ils soient « naturels » (ce qui ne veut pas dire « moins toxiques pour l’être humain », si l’on pense à leurs roténone et autre huile de neem). Ben oui, forcément, les mecs, ils ont beau vivre sur un créneau de niche pour lequel des classes moyennes sont prêts à payer plus chers, à un moment donné ils voudraient bien avoir un peu de récolte assurée quand même et protéger leurs cultures des « pestes ». Il y a des risques avec les pesticides, très certainement, mais il y a aussi des bénéfices en termes de production agricole, et il faut que ça compte dans la balance.
Quant aux risques, on est a priori très loin de l’apocalypse annoncée, étant donné qu’en France, les plus exposés, à savoir les agriculteurs, continuent imperturbablement d’avoir une espérance de vie supérieure à la moyenne de la population, et notamment à celle des ouvriers et des employés. […]
Au-delà de ces rapides généralités, si l’on veut avoir une idée de l’état de la connaissance sur les pesticide et les risques qui leur sont associés, on peut se reporter au numéro actuellement en kiosques de la revue Science et Pseudo-Sciences, qui est très largement consacré à ce sujet : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2580 »
L’intégralité de l’article de Yann Kindo, c’est un peu d’air frais…