Dans « L’oignon frais pourrait disparaître des cultures maraîchères franciliennes », Horizons, hebdomadaire régional, explique comment, réglementairement parlant, « l’oignon frais a quitté l’univers des oignons pour rejoindre celui… des poireaux », et de ce fait devient une culture « orpheline » de protection phytosanitaire.
Dans le cadre du nouveau catalogue des usages, « l’administration a décidé ce changement car l’oignon frais peut être consommé avec ses feuilles de la même façon que le poireau ». Cela peut paraître logique, mais, en matière de culture, l’oignon frais et le poireau n’ont rien à voir. Stéphane Rolland, technicien explique : « L’un se plante, l’autre se sème et les problématiques phytosanitaires ne sont pas les mêmes. De ce fait, des produits nécessaires sur oignons frais sont désormais interdits car ils ne sont pas utiles sur les poireaux et des produits utiles sur poireaux sont autorisés sur oignons sauf qu’ils ne répondent pas aux problèmes rencontrés sur oignons. Cherchez l’erreur. »
Les principaux problèmes rencontrés de ce fait : le désherbage, la protection contre le mildiou et celle contre une mouche.
Le nouveau catalogue des usages phytosanitaires, qui est à l’origine de ce grave problème, a été pensé principalement pour résoudre des cas d’usages orphelins. Il en a résolu un nombre significatif. Mais il en reste encore beaucoup à résoudre, quand il n’en crée pas, comme dans ce cas.
Un paradoxe réglementaire parfait. Qui peut être résolu rapidement pourvu qu’on y mette un peu de bonne volonté politique.
Pour aller plus loin :
« Les Usages orphelins (usages non-pourvus, usages mineurs) »
« Un pas significatif pour les usages orphelins : Le nouveau catalogue des usages est (enfin) paru ! » (2014)
