Sous le titre « Des circuits courts durables ? De l’utopie à la réalité… », l’IAU (Institut d’aménagement et d’urbanisme Ile de France) et l’Ifsttar (Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux) « proposent de réinterroger [le] discours angélique » sur les circuits courts.
Les pouvoirs publics appuient les circuits courts dont les « vertus présupposées » sont nombreuses et largement décrites dans les médias.
Les principaux avantages attribués aux circuits courts sont :
– « Couramment, on pense que les circuits courts permettent « de capter une part plus importante de la valeur ajoutée en s’affranchissant des nombreux intermédiaires » »
– Ils permettraient « de réduire la distance et donc d’améliorer la performance environnementale de l’approvisionnement alimentaire. »
– « La réduction du nombre d’intermédiaires tendrait à renforcer les relations entre producteurs et consommateurs et les relations villes-campagnes. »
L’IAU et l’Ifsttar montrent que ces avantages sont souvent surestimés et surtout qu’ils sont loin d’être systématiques.
Leur conclusion : « Les travaux scientifiques montrent que les bienfaits prétendus des circuits courts ne sont pas si évidents. […]
Aujourd’hui, beaucoup d’idéaux sont projetés sur les circuits courts. Certains sont pour partie justifiés, d’autres souhaités mais non encore atteints. La marge de progression est importante, notamment pour les circuits les plus locaux. Ils peuvent être performants et durables à condition d’optimiser les points de vigilance : mode de production respectueux de l’environnement, logistique, saisonnalité, mutualisation des moyens matériels, humains et des connaissances. »