Certains bien-nourris jouent à se faire peur, en particulier à propos des résidus de pesticides. Ils achètent du bio pour se rassurer. Grand bien leur fasse. Mais les messages anxiogènes poussent les pauvres à réduire leur consommation de fruits et légumes, pour réduire un risque hypothétique et non avéré, et ainsi à mettre en danger leur santé.
Une étude scientifique (in English) parue dans Nutrition Today aux USA, mais largement transposable à la France, met en évidence cette réalité. L’article a été repris sur le site de l’Alliance for Food and Farming (AFF) (voir ici, in English), associant aux USA agriculteurs bios et conventionnels (AFF que nous avons déjà évoqué sur ForumPhyto. Voir ici)
Sous le titre « Comment des campagnes de presse basées sur la peur à propos de la présence de résidus de pesticides dans les fruits et les légumes sont contreproductives chez les consommateurs à faible revenu ? », Albert Amgar en indique les principales conclusions sur son blog.
Dans « Messages anxiogènes sur les résidus de pesticides et santé des plus pauvres – glané sur la toile 99 », Seppi montre toute la portée de cette étude, met en évidence les risques alimentaires réels (essentiellement intoxications et déséquilibres alimentaires) et fantasmés (les résidus) et les met en perspective historique (voir ici).
« Dans ce monde d’abondance – et de laissés-pour-compte – les peurs alimentaires, ataviques chez cet omnivore qu’est l’Homme, sont instrumentalisées à des fins socio-politiques par le lobby anti-pesticides, en particulier le lobby de l’agriculture biologique. Le danger, selon eux, ce sont les résidus de pesticides, alors même que plus de la moitié des produits n’en contiennent pas et que les dépassements de limites maximales – qui sont très loin d’être des seuils de risque – concernent moins de 3 % des produits. »
Conclusion de Seppi : « A l’indigence éthique – car les allégations sur les dangers des résidus de pesticides sont manifestement infondées, quand elles ne reposent pas sur des mensonges éhontés, style 97 % de Cash Investigation – s’ajoute une irresponsabilité sociale.
C’est une irresponsabilité qui ne se limite pas aux lobbies mais touche aussi les pouvoirs politiques dont les investissements dans le bio et sa promotion s’adressent in fine à une clientèle (également électorale…) aisée. »