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Pourquoi Drosophila suzukii résiste-t-elle à la protection biologique ?

18 mai 2017

Dans « Une drosophile invasive résiste aux attaques de ses ennemis naturels grâce à une étonnante stratégie de médication », le CNRS rend compte d’une étude scientifique qui montre que « des femelles D. suzukii déposaient leurs œufs sur une plante diffusant un insecticide naturel afin d’offrir une meilleure protection de leur progéniture face aux parasitoïdes. »

Les chercheurs ont pu constater que, lorsque des guêpes parasitoïdes sont présentes, les femelles de Drosophila suzukii préfèrent déposer leurs œufs dans des baies de belladone, riches en atropine. « Bien que le développement des larves de D. suzukii au contact de cette substance entomotoxique ait un coût, celle-ci ayant pour effet de rallonger la durée de développement des larves ce qui augmente la probabilité qu’elles soient parasitées par une guêpe, ce risque est compensé par un taux de survie plus élevé lorsque ce parasitisme survient en présence d’atropine » Cette stratégie de « médication transgénérationnelle » entretient le réservoir de D. suzukii dans le milieu naturel et « pourrait expliquer en partie le succès de l’invasion de l’espèce en Europe. »

Au fur et à mesure que la science permet de mieux connaitre les interactions entre plantes, maladies, ravageurs, parasitoïdes, prédateurs, conditions climatiques, l’agriculture dispose de plus de moyens plus respectueux de la santé et de l’environnement. Les moyens de biocontrôle peuvent contribuer à protéger les cultures. Mais ils ont aussi quelquefois des limites, certaines, comme ici, inattendues.
En matière de santé des plantes, il faut rester pragmatique, choisir les méthodes de protection dans une panoplie complète et sur la base d’une évaluation scientifique de la balance bénéfices/risques.

1705DrosophilaSuzukiiCNRS-UMR5558