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« Pourquoi les paysans n’ont plus le monopole des semences ? »

23 mai 2017

Sous ce titre, le blog Résonnances explique pourquoi les agriculteurs ne sèment pas, en général, les graines produites sur leurs exploitations. Pourquoi ils ont abandonné « cette pratique vieille comme l’histoire de la céréale, 10 000 ans tout de même, [qui] semble pourtant n’avoir que des avantages. »

Une idée reçue dans le grand public vilipende « les multinationales semencières [qui] semblent des coupables toutes désignées, prêtes à vider les granges des paysans de leurs semences pour engranger plus de bénéfices. » Or la réalité est beaucoup plus nuancée.
L’article esquisse les raisons historiques et techniques qui ont mené les agriculteurs à abandonner, en général, la production de leurs propres semences.
« Si aujourd’hui les cultivateurs n’ont plus le monopole de la semence, c’est avant tout pour protéger leurs droits et leurs récoltes que les gouvernements français puis européens ont initialement encadré les pratiques d’un cadre juridique »
Cet article explicatif, très clair, en langage grand public vaut le détour.
Il y manque toutefois une des explications : le très grand avantage des « hybrides F1 », utilisés dans certaines cultures. Or d’une part les semences produites par les plantes hybrides n’ont pas les qualités de leurs parents. Les agriculteurs n’ont donc pas d’intérêt à semer les graines issues de leur propre récolte. D’autre part la production de semences hybrides nécessite un travail très particulier, mené chez des agriculteurs spécialisés depuis « seulement » une 100aine d’années. Tout ceci rend, pour les cultures concernées, l’appel à des semenciers spécialisés Voir article Wikipedia. Il est vrai que la pédagogie sur cette question technique est plus difficile.

Autour de cette question des semences, on conseillera également la lecture de Agriculture et Environnement n°158 de mai 2017 : « Descente dans l’enfer salarial de Kokopelli » (article payant. S’adresser à la revue A&E). L’article s’appuie sur Nous n’irons plus pointer chez Gaïa, ouvrage collectif d’anciens salariés de Kokopelli, Editions Les Bords de la Ville. Ces anciens salariés décrivent non seulement un enfer salarial, mais aussi des pratiques douteuses qui montrent clairement (mais « en creux ») que les règles de transparence et d’inscription à un catalogue imposées par la réglementation (via le GNIS[1] sont utiles aux producteurs…

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[1] GNIS : Groupement National Interprofessionnel des Semences et plants.