Dans « L’environnementalisme impossible : les groupes verts défendent des utopies délirantes » (in English), Ted Nordhaus, dans USA Today, montre les contradictions habituelles des groupes environnementalistes.
Il part de l’exemple d’un « burger impossible » pour lequel une start-up de la Silicon Valley a trouvé une protéine permettant d’imiter le goût de la viande. Voilà qui devrait satisfaire les environnementalistes désirant des repas utilisant moins de viande animale. Las : cette protéine est produite par une levure génétiquement modifiée. Les groupes verts, Amis de la Terre en tête, considérant que l’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence, estiment que le risque d’effets négatifs sur la santé n’est pas impossible. Et sont donc opposés à cet impossible burger.
T Nordhaus montre que cette attitude des groupes verts « n’est pas particulièrement exceptionnelle » :
« Des groupes environnementalistes tels que les Amis de la Terre utilisent depuis des décennies les mêmes tactiques pour démoniser l’énergie nucléaire, l’agriculture intensive (conventionnelle), pour bloquer la construction de logements ou d’infrastructures, y compris pour le développement d’énergies renouvelables. Les cibles varient mais les tactiques sont les mêmes : identifier un risque environnemental ou sanitaire spéculatif ou infiniment faible, exagérer largement ces risques dans les médias, ignorer ou minimiser les arbitrages à faire, ignorer ou minimiser les risques réels bien plus grands des techniques traditionnelles, donner des exemples choisis (« cherry-pick ») de systèmes de production alternatifs fonctionnant à petite échelle et extrapoler leur faisabilité à l’échelle locale, régionale, nationale et mondiale, de façon à affirmer qu’il n’y a lieu à aucun arbitrage et qu’un repas sans impact environnemental est immédiatement possible pour peu qu’on se donne la peine de s’affranchir des intérêts néfastes des firmes qui ne sont motivées qu’à nous empoisonner à des fins lucratives »
Certains groupes environnementalistes sont moins jusqu’au-boutistes.
Mais globalement, Ted Nordhaus conclut « Laisser aux générations futures une planète en bonne santé environnementale requiert un mouvement environnementaliste drastiquement réformé ; Qui soit prêt à faire la paix avec la modernité et la technologie et à abandonner les nostalgies pastorales et les utopies délirantes pour des solutions peut-être moins intellectuellement satisfaisantes, mais plus durables. Cela demande beaucoup plus de « burgers impossibles » et beaucoup moins d’environnementalisme impossible. »
Point de vue intéressant à lire en intégralité in English.